À marée haute

Camille Fleury expose sans filtre ce visage à la fois terrifiant et si commun de l’inceste, celui qui tente de se faire doux et rassurant. 

Alors que la chaleur des images et la lassitude joyeuse de l’enfance de heurtent à la violence et au réalisme du récit,  À marée haute vient détruire de manière frontale l’illusion de l’admiration des enfants pour leurs aînés. Très justement interprétée par la jeune comédienne Luna Hô Poumey et portée par une mise en scène subtile et délicatement rythmée, la violence du récit est emmenée par vague, jusqu'à paralyser, à marée haute. Ce geste de cinéma, bouleversant, montre avec justesse à quel point il est important de montrer ce type de récit à l'écran.

Lucille Manent