Journées d’étude

Le cinéma des économies alternatives 
« Diffusion : Montrer / Penser »

ESTCA, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, ARTES,

Université Bordeaux Montaigne et le FIFIB

10 et 11 octobre 2024

Institut Cervantes et MSHB (Campus Bordeaux Montaigne)

 

Après une première journée à l'INHA à Paris dédiée à la création et à la production du cinéma des économies alternatives (appelé, selon le contexte, cinéma indépendant, autonome, guérilla, films pauvres, sauvages ou de contrebande), les deux journées s'intéressent aux différentes manières de montrer ce type de cinéma. Car une fois que les films ont été réalisés et produits, quels espaces existent pour les faire parvenir jusqu'au public, et avec quelles stratégies spécifiques à leurs économies ? Nous accueillerons des personnes issues des institutions, des programmateur·ices de festivals, des vendeur·euses, des distributeur·ices, des représentant·es de plateformes pour parler de la façon dont ils et elles parviennent à faire exister ce type de cinéma.


Organisatrices : Ariane Papillon et Ysé Sorel (ESTCA, Université Paris 8),  Natacha Seweryn (ESTCA, Université Paris 8, FIFIB), Marguerite Vappereau (ARTES, Université Bordeaux Montaigne)


Jeudi 10 octobre

Institut Cervantes (Bordeaux)

 

9h30-9h45 : Introduction

Avec Eugénie Zvonkine (ESTCA, Paris 8), Marguerite Vappereau (Artes, Bordeaux Montaigne), Natacha Seweryn (ESTCA Paris 8, FIFIB)


9h45-10h45 / Le cinéma des économies alternatives : tentative de définition 

Cécile Sorin (ESTCA, Paris 8) : “L'expérience française du film guérilla”

Dans le cadre de la sortie du numéro thématique de la revue Théorème consacré au film guérilla, nous reviendrons sur les caractéristiques de cette forme d'autoproduction, ses enjeux esthétiques, politiques, organisationnels. Plutôt que d'en dresser un bilan, nous essayerons en voir en quoi ces expériences collectives demeurent encore aujourd'hui force de propositions.

 


11h00 - 12h30 / Programmer en festival : comment et pourquoi créer la valeur d’un film ?


À travers leurs choix de programmation, les festivals participent à la création symbolique de la “valeur” d’un film. Au sein de ces espaces de diffusion, le cinéma des économies alternatives y occupe une place prépondérante. Le terme « film de festival » a d’ailleurs parfois été utilisé pour définir ce type de film qui ne serait montré que dans ces événements ponctuels et spécifiques. Comment le travail de programmation accompagne-t-il réellement ce genre de films aux économies alternatives ? Quelle place représente-t-il dans l’ensemble d’une programmation ? Et quelles sont les contraintes financières de ces festivals qui souhaitent défendre ce type de films ?


Intervenant·es : Antoine Thirion (Programmateur Cinéma du Réel), Pauline Ginot (Déléguée Générale de l’ACID), Diego Governatori (Co-président de l’ACID), Modération : Natacha Seweryn (ESTCA, FIFIB)

 

14h-16h / L’accompagnement institutionnel à la diffusion 

La politique culturelle française soutient une création cinématographique fragile, jeune et expérimentale grâce à des organismes tel que le GREC (Groupe de Recherches et d'Essais Cinématographiques) qui accompagne des films de leur création à leur diffusion depuis la fin des années soixante, ou le réseau des Agences régionales et pour la Nouvelle Aquitaine, ALCA (Agence du livre, du cinéma et de l’audiovisuel), depuis les années deux mille. Une rencontre entre deux représentantes de ces entités et des cinéastes auteurs-autrices nous permettra d’identifier le rôle de ces institutions dans la diffusion des œuvres soutenues et les problématiques contemporaines que rencontre spécifiquement la diffusion du cinéma des économies alternatives.

Intervenant·es : Anne Luthaud, déléguée générale du GREC, Manon Delauge, Chargée de mission diffusion, ALCA, Théo Laglisse, Virée Séche, film du GREC (sélection FIFIB 2022) et Camille Fleury, A Marée haute, financé par l’ALCA (sélection FIFIB 2024).
Modération : Marguerite Vappereau (ARTES, Bordeaux Montaigne)

16h / Pause 


16h30 - 17h30 / Création cinématographique, recherche et université : modèles économiques alternatifs et options de valorisation

Autour du film Des hommes désintéressés de François Robic, réalisé dans le cadre d’une thèse SACRe.

À partir du travail du cinéaste-chercheur François Robic, nous interrogerons la place que prend et pourrait prendre l'Université et la recherche comme espaces de stimulation d'expérimentations cinématographiques et de valorisation des créations de chercheur·euses, enseignant·es ou étudiant·es.

Modération : Ariane Papillon (ESTCA, Paris 8)

 

Vendredi 11 octobre

Salle Jean Borde, Maison des Sciences de l’homme Bordeaux 

Campus Bordeaux Montaigne


9h30 / Accueil


10h-11h / Défendre des voix et des manières de faire du cinéma entravées : étude de cas d'une société de distribution de films

Avec la distributrice Zahra Benasri, fondatrice de la société Hors du Bocal, nous interrogerons les stratégies, les possibilités et la nécessité de promouvoir et faire circuler des films autoproduits ou d'économies réduites, réalisés par des cinéastes autodidactes et/ou issus de minorités ou de milieux sociaux pour qui l'accès à l'industrie du cinéma, à ses réseaux et ses financements est entravé. Comment faire une place à ces voix, ces talents et ces histoires par le biais de la distribution ? Quels modèles économiques peuvent s'articuler à cet engagement ?

Modération : Ariane Papillon (ESTCA, Paris 8)


11h / Pause


11h15-12h30 / Petites économies et grand écran : conversation avec des distributeur·ices

Le distributeur, chaînon essentiel entre le producteur et les salles de cinéma, est l’un des métiers les moins mis en avant et les moins connus du monde du cinéma. Chargés de convaincre les exploitants de programmer un film et d’en assurer la promotion, à quels problématiques sont-ils confrontés quand il s’agit de défendre des films produits autrement, alors que le nombre d'œuvres explose et que ces activités subissent le plus frontalement la pression économique ? Sur quels réseaux peuvent-ils s’appuyer ? Quels argumentaires avancent-ils ?


Intervenant·es : Thomas Ordonneau (Shellac) ; Coline Crance Philouze (UFO) ; Cédric Walter (The Dark)

Modération : Ysé Sorel (ESTCA, Paris 8) et Natacha Seweryn (ESTCA, Paris 8 et FIFIB)

 

14h-15h / Présentation des jeunes chercheur·euses de Bordeaux Montaigne
Le programme de recherche « Le cinéma de petite économie » (ESTCA-ARTES) a trouvé un écho dans les travaux de jeunes chercheur·euses, tant au sein du Master Ingénieurie de projets culturels et interculturels, qu’au niveau du doctorat. Les étudiant·es proposeront des études de cas à partir de leurs travaux.

Pierre Leroy (Master IPCI, Bordeaux Montaigne) : Étude de cas du cinéma de petite économie en Nouvelle Aquitaine (titre provisoire)
Charlotte Payen Ibañez  (Master IPCI, Bordeaux Montaigne) : La diffusion des films féminin de petite économie en milieu rural (titre provisoire)
Emma Duquet (doctorante Plurielles, Bordeaux Montaigne, ESTCA, Paris 8) : La forme du journal filmé dans les coopératives de cinéma  (titre provisoire)
Modération : Marguerite Vappereau (ARTES, Bordeaux Montaigne)


15h-16h15 / Plateformes, places fortes pour le cinéma des économies alternatives ? 


Les plateformes numériques ont permis d’élargir le spectre de diffusion des films en général, quitte à concurrencer les lieux traditionnels et en premier lieu la salle de cinéma, dont sont exclus un grand nombre de films. Comment les plateformes sont-elles devenues des endroits privilégiés pour donner à voir des films autrement difficilement accessibles, et notamment ceux réalisés en dehors des circuits classiques ? En réunissant trois modèles différents dans ce domaine, nous reviendrons sur leurs choix éditoriaux, leurs missions et leurs difficultés, ainsi que leurs modes de fonctionnement. 

Intervenant·es : Line Peyron (Tënk),  Hervé Bonnet (COMETT).

Modération : Ysé Sorel (ESTCA, Paris 8)


16h15-16h30 / Conclusion