Sélection officielle
Ouverture/clôture
Compétition longs métrages
Compétition courts métrages français
Hors compétition
Rétrospective Peter Suschiztsky
"Sur un film, il est inutile de me demander d'adopter le style de tel directeur de la photographie", déclarait Peter Suschitzky à Filmmaker Magazine. Et un coup d'œil à sa longue filmographie, entamée dès 1964, le confirme : de la froideur dramatique de L'Empire Contre-Attaque (1980) à l'irréel intérieur de la limousine fait monde de Cosmopolis (2012) ou le cabaret kitsch-morbide du Rocky Horror Picture Show (1974), il faut un œil unique, sachant renouveler sa palette au service du cinéaste et, selon lui, du premier repère auquel s'accrocher avant de tourner la moindre scène : le scénario, le scénario et encore le scénario.
Chez les Suschitzky, être bon pied bien œil, c'est héréditaire. Son père Wolfgang, 102 ans, fut aussi un directeur de la photographie réputé. Peter s'est vite fait un prénom et a enchaîné des films de style et d'échelle très différents pour Ken Russell, John Boorman ou M. Night Shyamalan. Sans parler bien sûr de sa collaboration privilégiée avec David Cronenberg depuis Faux-Semblants (1988).
Le FIFIB lui a demandé de choisir quatre de ses films et d'évoquer son métier lors d'une masterclass. Un directeur de la photographie, c'est un peu Dieu sur un tournage. Il est même au-dessus du réalisateur, car c'est grâce à lui que la lumière fut et est. Le fifib voulait faire connaître ce beau métier via un artiste capable de dessiner, modeler une réalité sur pellicule (et maintenant en numérique), dans les lieux les plus étrangers qui soient : la salle d'opérations sacralisée de Faux Semblants, le cartoon grinçant de Mars Attacks! (1996) ou le jeu vidéo mental d'eXistenz (1999)... car Peter Suschitzky a ce talent unique d'éclairer les profondeurs de notre imagination.
Focus Los Angeles Film Festival
Cette année, le fifib célèbre les 50 ans du jumelage entre les villes de Bordeaux et de Los Angeles sur le mode du partage. En juin dernier, nous avions dépêché le groupe local bordelais The Magnetix au Festival du Film de Los Angeles pour un ciné-concert sur le Sherlock Jr. de Buster Keaton. La Californie nous renvoie la balle sous la forme d'un programme spécial de trois films, sélectionnés selon un critère — montrer des aspects et sentiers méconnus d'une ville que nous croyons trop bien connaître, au cinéma comme à la télévision. Ils seront présentés par leurs jeunes réalisateurs en personne.
Mamitas de Nicholas Ozeki, Lake Los Angeles de Mike Ott et Comet de Sam Esmail quadrillent ainsi L.A. et même au-delà : d'Echo Park à Hollywood, de la Vallée d'Antelope... à la France (oui, oui). Ozeki et Ott s'attardent ainsi sur la "minorité" latino-américaine (en fait un peu plus de 40% en Californie), la montrant s'accrocher à l'"American Dream".
Quoi de commun avec la classe moyenne aisée chez Esmail ? C'est qu'ils saisissent quelque chose de vital en ville, d'instantanément identifiable dès que vous débarquez à Los Angeles : le mouvement. Dans Mamitas de Nicholas Ozeki, les personnages, issus de milieux sociaux différents, font bouger les lignes de classe. La petite fille de Lake Los Angeles entame une odyssée à la fois épique et à hauteur d'enfant. La romance faussement classique de Comet bondit d'époque en époque, comme les fragments d'une grenade. Circulez, tout est à voir : bienvenue à L.A.
Hommage John Cassavetes
Il fut le mentor de Martin Scorsese, il reste un modèle pour l'insoumis Abel Ferrara qui lui rend hommage avec Go-Go Tales. Il a été une source d'inspiration pour Jean-François Stévenin qui lui déclare sa flamme dans « L'envie d'avoir envie », beau texte publié dans Les Cahiers du Cinéma en 1989. Disparu la même année, John Cassavetes trouve son chemin dans une programmation qui a, plus que les années précédentes, le goût de l'Amérique.
Hollywoodien quand il faisait l'acteur, anti-hollywoodien quand il s'agissait de tourner ses propres films, Cassavetes envisageait le cinéma comme une affaire de famille. Son œuvre est inséparable de la bande de copains qu'il crée avec Ben Gazzara, Peter Falk, Seymour Cassel. C'est après sa rencontre avec une actrice, l'immense Gena Rowlands, qu'il devient le père de trois enfants – tous ont repris le flambeau – et réalise ses œuvres majeures. Deux d'entre elles, Une femme sous influence et Opening Night, figurent dans cet hommage, avec Shadows, premier essai jazzy qui annonce la Nouvelle Vague française et les cinémas de la modernité des années 60.
Le legs de Cassavetes est immense. Soucieux de se raccorder à ce qui se fait d'aujourd'hui, le fifib invite la bande de Party Girl à rejoindre les films de bande de Cassavetes. Le premier long métrage autobiographique de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis a de belles choses à nous dire sur l'intime, les histoires de famille, dont on ne sait plus – et tant mieux - si elles sont documentaire ou fiction.
Jacques Versus Doillon
Fight Club
Mes Séances de Lutte, le titre du dernier film en date de Jacques Doillon, pourrait résumer une oeuvre de près de 40 ans. Son « fight club » personnel commence doucement avec son premier long métrage, le bien nommé L’an 01 (1973), comédie potache co-réalisée avec Gébé, Alain Resnais et Jean Rouch, et qui se moque de la société de consommation. Puis Les Doigts dans la tête (1974) fixe un peu sa future réputation de cinéaste de la jeunesse, en prise avec soi-même et la société. Il capte l’énergie brute d’enfants ou d’ados (Judith Godrèche a 15 ans dans La Fille de 15 ans, Gérald Thomassin dans Le Petit Voleur ou l’inoubliable Victoire Thivisol, 4 ans dans Ponette) au moyen de longs plans, la faisant bouillonner en espace clos ou la libérant en décor naturel.
Le « fight » n’a pas d’âge lorsque Jacques Doillon s’attaque aux drames de couple, aux sentiments tranchants. Tous films confondus, son arme de prédilection est le dialogue. Les mots n’expliquent pas totalement les personnages, ils ont leur vie propre. Il y a toujours une échappée dans les films de Jacques Doillon, mais elle imprime durablement sa marque, ses coupures sur le spectateur.
Le fifib voulait modestement rendre hommage à Jacques Doillon et son talent de flibustier du cinéma, s’obstinant à tourner même dans les conditions les plus spartiates. Il a choisi de montrer ses deux derniers films, Un Enfant de Toi et Mes Séances de Lutte, mais aussi deux de ses films favoris : Les Amants Crucifiés de Kenji Mizoguchi (« si je devais vraiment choisir un film au-dessus de tous les autres, mais il faudrait me torturer, ce serait celui-ci », déclarait-il à Télérama en 2010) et La Soif du Mal d’Orson Welles (« pas certain qu’on ait fait mieux pour faire danser la caméra et les acteurs », nous confiait-il). Avec ces deux cinéastes comme compagnons de combat, la bataille sera très belle.
Carte Blanche Marie Losier
Ce programme est un joyeux mélange de certains des plus beaux et des plus fantaisistes courts métrages par les artistes et les réalisateurs les plus typiques, de tous âges et de toutes les époques, de New York à Los Angeles.
Tous les films ont baigné dans le celluloïd, pour votre plus grand plaisir !
Carte blanche FRAC Aquitaine
Carte blanche Semaine surréaliste
Carte blanche ARTE
ARTE Actions Culturelles est partenaire du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux et prolonge hors écran, l’accompagnement des images auprès de tous les publics.
Pour ce deuxième rendez-vous au fifib, ARTE présente une séance spéciale cinéma d’animation avec la projection de cinq courts métrages sur le thème du voyage, à travers les pays et les époques.
Parallèlement à l’antenne et au web et pour partager la culture avec le plus grand nombre, les Actions Culturelles d’ARTE mènent à l’année une politique de partenariat et d’accompagnement des œuvres avec la création de temps forts et de rencontres autour des programmes.
Séance spéciale Des jeunes gens mödernes
Séance spéciale Gaby Baby Doll
Nuit blanche Pégase
ÉPOPÉES SAUVAGES ET RÊVERIES STELLAIRES
Le Village fifib vibre au son des meilleures nouveautés musicales et vous propose un week-end de concerts et de projections. Une programmation qui vous fera transpirer de bonheur !
Vendredi soir, Pegase le bien nommé - dont vous avez pu entendre les rythmes enivrants dans la bande annonce du fifib - est l’invité d’honneur du Village fifib. Le fifib offre une carte blanche à l’artiste qui a choisi de programmer son film d’animation fétiche et de vous faire découvrir Lenparrot, projet envoûtant et encore confidentiel, mené par un musicien échappé du groupe Rhum for Pauline.
Pegase, l’ami des muses, se mettra ensuite aux platines pour une épopée musicale fantastique.
À minuit, un live atmosphérique de pop éthérée par le doux Flavien Berger résonnera dans la nuit bordelaise.
Programme d'éducation cinématographique - Premières fois
C'est une des tâches du fifib que de favoriser l’accès aux pratiques cinématographiques, qu'elles consistent à voir des premiers films en salles et à rencontrer leur réalisateur/réalisatrice, à s'initier à l'analyse filmique ou à réaliser une oeuvre de fiction ou documentaire dans le cadre des ateliers proposés par le festival.
Pour cette troisième édition, le Programme d’Education Cinématographique continue de penser très fort aux publics jeunes (scolaires et hors temps scolaire) mais devient également accessible à tous les festivaliers. Par éducation au cinéma, on peut entendre deux choses : s'éduquer à ce qu’est le cinéma et s’éduquer à d'autres formes d'art, de culture, de pensée par le biais du cinéma. Ou pour le dire avec la philosophe américaine Martha Nussbaum, celui-ci nous aide à « accéder à la culture des émotions, à l’imagination narrative, à nous mettre à la place d’autrui, à nous identifier au « faible » au lieu de le stigmatiser, à développer de la compassion et du respect en lieu et place de l’agressivité. » Les films nous rendent meilleurs, nous aident à voir le fond commun des choses, le cinéma est le lieu de l'éducation pour tous. Telle est la ligne de conduite pédagogique, philosophique et citoyenne de ce Programme d’Education Cinématographique.
Ce sont des premières fois, cinématographiques et sentimentales, qui sont mises à l'honneur cette année. Plus ample que le court, moins soumis aux impératifs commerciaux que le long, le moyen métrage est le format des débuts, de l’expérimentation. Il est l'incubateur d’un cinéma inventif, tout particulièrement en France. Si le moyen fait de plus en plus parler de lui, surtout grâce au Festival de Brive qui lui est dédié depuis 10 ans, sa diffusion en salles reste problématique. Aujourd’hui, le fifib a à cœur de faire découvrir quatre doubles programmes traitant du rapport amoureux et mariant, pour ainsi dire, film contemporain et film de patrimoine.
Rencontre-Masterclass Virgil Vernier