Compétitions
Compétition internationale longs métrages
« À quoi ça sert le cinéma ? », avait demandé mon professeur de cinéma le jour de la rentrée des classes en seconde. « À se sentir bien », j’avais répondu. Il avait rigolé. Je croyais avoir tort, et pourtant, dans cette programmation, c’est ce qu’on a favorisé : les œuvres grâce auxquelles on se sent bien.
Se sentir bien, c’est explorer les sujets qui travaillent nos vies, liés à nos préoccupations d’aujourd’hui, et à la défense de valeurs communes. Un film redessine le corps social : il amène des nouvelles idées, des possibilités de parler de ce qui bruisse dans nos vies, sans qu’on n’ait encore pu s’en saisir tout à fait. Programmer des films, c'est ainsi trouver une langue commune à partir d’intuitions que des cinéastes parviennent à matérialiser et rendre présentes dans leurs films. Notre programmation a été faite à partir de propositions qui affluent de différents festivals, d'appels à films et de négociations avec des vendeurs ou des distributeurs. Cette année, il a été tout particulièrement question d’envisager le cinéma comme la possibilité d’un territoire imaginaire commun. Venez le visiter.
Compétition Contrebande
Contrebande c’est la sélection chouchou du festival, puisqu'on y est au cœur de l’indépendance. Elle a déjà accueilli des personnalités de cinéma qui ont ensuite fait parler d’elle, comme Anaïs Volpé (réalisatrice de Heïs, Grand Prix 2015 qui fera ensuite le sublime Entre les Vagues), ou encore Nans Laborde-Jourdàa (dans le jury du FIFIB pour cette édition, et primé cette année à la Semaine de la Critique à Cannes). Chacun des neufs films de la compétition a été fait en dehors des schémas classiques de financement. Réalisés sur des temps longs, avec pugnacité et détermination, ou sur des temps très courts, dans une énergie qui emporte et permet d’expérimenter, ces films se sont faits sans être validés par les institutions classiques de financement (ce qui est le cas de la majorité des projets de cinéma). C’est ainsi la sélection libre et défricheuse dans son essence !
Compétition française courts métrages
Le choix des 9 courts métrages en compétition a été fait à partir d’un peu plus de 300 propositions. Si nous avons favorisé les œuvres qui avaient été encore très peu montrées en France, nous avons aussi retenu celles qui nous semblaient développer une approche singulière et neuve. Une ligne thématique relie l’ensemble : chacun des films est traversé par la question de la géographie et des univers, à priori éloignés, qui se connectent. Des histoires de rencontres entre des mondes hétérogènes, qui inventent des façons de communiquer ensemble et de relier leurs différences par le cinéma. L’enfance à l’âge adulte, le documentaire à la fiction, le passé au futur, mais aussi le twerk à l’ornithologie, la K-pop à la Belgique. Et surtout, ce qui est la ligne générale du festival, le plaisir et l’exigence.
- Natacha Seweryn -